Pathologie et alimentation, les régimes médicaux



DIABETIQUE

On parle ici d’un diabète équilibré (glycémie < 1.2 g/l) à jeun. Le diabète est dit insulino-dépendant lorsque l’organisme (le pancréas) ne produit pas l’insuline nécessaire pour faire baisser la glycémie (taux de sucre dans le sang). Cela concerne seulement 15 % des diabétiques, les autres non insulino-dépendants voient leur excès de sucre dans le sang associé à un poids trop élevé, une hypertension artérielle et souvent une absence d’exercice.

Que manger ?

Il faut absolument éviter les sucres "rapides", cette désignation recouvre une notion de physiologie l’index glycémique : c’est la rapidité avec laquelle un sucre donné provoque une augmentation de la glycémie. La référence est le glucose qui par convention a un index de 100 (donc élevé). On classe les sucres en trois catégories : les index bas < 50 , les moyens compris entre 50 et 74 et élevés de plus de 75. Exemple de sucres :

  • Index bas : fructose, pamplemousse, pâtes.
  • Index moyens : banane, pain blanc.
  • Index forts : baguette de pain, corn flakes, riz instantané.


A consommer sans modération : légumes verts, édulcorants (xylitol, sorbitol, saccharine, cyclamates) et toutes les fibres.
Peuvent être consommés sans excès : fruits, féculents, légumes secs, pain complet, lait et laitages. Préférer les huiles végétales (olive, tournesol, arachide) au beurre ou aux autres graisses animales.
Peuvent être modérément consommés PENDANT les repas sucres, biscuits, boissons sucrées.

Il est très important que le diabétique fasse deux collations (10 et 16 heures) pour prévenir les à-coups hypoglycémiques.

HYPERCHOLESTEROLEMIE

Le cholestérol normal se situe entre1.6 et 2.5 g/litre.

Alimentation conseillée

Sans modération : les laitages allégés (0%), les légumes verts, les féculents, les fruits, les céréales, les légumes secs.
Sans excès : les poissons "gras" : sardines, harengs, anchois, saumon d’élevage, thon. Les semaines paires deux fois et les semaines impaires trois fois. Les œufs, une semaine sur deux (semaine paire par exemple).
Il faut choisir des huiles végétales comme l’huile d’olive ou les huiles de tournesol, de pépins de raisins, de maïs, de colza ou encore de noix.
Eviter : graisses animales, beurre, saindoux et charcuterie, fromages et ALCOOL.

HYPERTRIGLYCERIDEMIE

Que manger ?

Eviter alcool et sucres à index glycémique élevé.

Sans excès : fruits secs, arachides et oléagineux. Les œufs (2 par semaine) le fromage (moins de 50 grammes par jour).
Sans modération : les fruits, les légumes verts, les féculents et les légumes secs.

GOUTTE & HYPERURICEMIE

En ce qui concerne l’acide urique la norme est de 70 mg par litre chez les hommes et de 60 mg par litre chez les femmes. Le régime alimentaire dans le cadre de la goutte est important à double titre : d’une part préventif pour diminuer l’urée et donc éviter les crises et d’autre part pour diminuer l’intensité et la durée de la crise elle-même.

Quels aliments ?

A éviter durant la crise : en premier lieu l’alcool car il accroît la synthèse (fabrication par l’organisme) de l’acide urique. D’autres aliments doivent être aussi écartés temporairement car ils en ralentissent l’élimination (de l’acide urique), il s’agit des traditionnels abats, mais aussi des viandes jeunes, des moules, du gibiers et des fromages très fermentés.

En dehors des crises certains aliments sont connus pour être des déclencheurs : la bière brune, le vin blanc, le chocolat, les fromages fermentés, les asperges, les épinards, certains champignons, le chou-fleur...
Ce qu’il faut faire : boire beaucoup d’eau (2 à 3 litres d’eau par jour) et consommer des aliments dont la concentration en acide urique est faible : pommes de terre, laitue, gruyère, pois, haricots, légumes secs, viande de mouton, dinde, poulet.

CALCULS RENAUX

Sur 10 calculs : 8 sont d’origine calcique (sous forme de sels de calcium : oxalate ou phosphate) les autres sont phosphoamoniacomagnésiens, uriques ou cystinique.

Alimentation conseillée

Un conseil général quelque soit le type chimique du calcul, il faut beaucoup boire (2 à 2.5 litres d’eau par jour) en dehors des crises où à l’inverse il faut modérer l’apport de boissons pour éviter une tension supplémentaire au niveau des uretères.
Selon la nature chimique du calcul le régime alimentaire sera acidifiant ou au contraire alcalinisant.

  • ALCALINISANT : Si le calcul est urique ou cystinique : fruits, légumes, laitages écrémés et eau de Vichy ou de Vals.
  • ACIDIFIANT : si le calcul est calcique oxalique phosphatique ou phosphoamoniacomagnésiens : céréales, viande rouge, fromages, tomates, agrumes, produits sucrés et en quantité modérée des œufs et du beurre. Attention au chocolat (riche en acide oxalique) et à l’oseille, aux épinards et aux betteraves.


Diminuer dans tous les cas l’apport en sel et en calcium.

LES GASTRITES

Inflammations aiguës ou chronique de la paroi interne de l’estomac (muqueuse).

Quelle nutrition ?

La prise des repas doit toujours se faire lentement, sans stress et en mâchant longuement chaque bouchée. Il faut éviter les repas gras et lourds. Il faut éviter de rajouter du sel dans son assiette alors que l’on peut saler lors de la cuisson. Ne pas associer des aliments très chauds avec des boissons froides. A proscrire : café, thé, sodas, colas, épices, moutarde, vinaigre, alcools, poivres… et toute substance connue comme irritante.

ULCERE GASTRIQUE

Quels aliments ?

Mêmes règles que ci-dessus avec une alimentation qui associe les flans, les crèmes à base d’œufs, les biscottes, les compotes de fruits frais (à l’exception des agrumes) les purées de légumes, les produits laitiers.

REFLUX GASTRO-OESOPHAGIEN

Que manger ?

Mêmes règles que dans les gastrites avec la nécessité de fractionner ses repas et de limiter tous les aliments susceptibles de fermenter (boissons gazeuses, pain frais, féculents...). Le soir il faut éviter les potages et les purées qui risque de favoriser les remontées acides en diluant le bol gastrique.

COLOPATHIES

Médicalement ce tableau est décrit sous la dénomination assez vague de colopathie. Le mécanisme responsable n'est pas tout à fait connu. On parle de spasme musculaire, d'anomalie du collagène et surtout d'une alimentation pauvre en résidus : pain blanc, tartes et gâteaux à la farine blanche, riz blanc, biscuits et insuffisance de fruits et légumes dans l'alimentation.

Alimentation conseillée

En traitement préventif, on recommande les aliments riches en résidus. Le son de blé, en particulier, et toutes céréales (cuites) sous forme de grains entiers : avoine, orge, riz, seigle. Donc s'abstenir de pain blanc, biscuits, gâteaux, tartes, etc. Il faut s'abstenir de tout sucre concentré. Prendre votre sucre dans les grains entiers cuits, les racines (pommes de terre ou autres comme les carottes et navets), les fruits dont les plus sucrés sont les bananes, les figues et les dattes. Bien entendu, modération chez ceux qui sont diabétiques ou qui ont tendance à l'obésité.

S'assurer d'un fonctionnement intestinal fréquent et régulier. Prendre au besoin du mucilage (psyllium, méthyl-cellulose). Boire beaucoup d'eau. Éviter les aliments frits et les épices ainsi que les aliments préfabriqués. Éviter les graines (sésame) et les céréales crues; bien cuire le gruau et le riz entier. Éviter les noix, arachides et les petits grains des fraises et framboises.
L'ail est recommandé pour son action antiseptique et désintoxiquante. Le charbon de bois peut aider à éliminer les gaz, mais il ne faut pas en prendre de façon continue car il absorberait des substances utiles.

CONSTIPATION

Signe très fréquent, le plus souvent sans gravité, la constipation atteint une femme sur deux et un homme sur trois.

Quelle nutrition ?

Boire 1.5 à 2 litres par jour pour permettre aux fibres alimentaires de gonfler et ainsi de lester le bol.
Consommer des fibres en quantité (pain complet, céréales, légumes) mais diminuer les crudités (préférer les légumes cuits).
A consommer de façon très modérée : les sucres qui provoquent des fermentations et les graisses ralentissant le transit intestinal.
Les aliments qui sont connus pour provoquer des constipations : riz blanc, chocolat, crème de marron.

DIARRHEE AIGUE

On parle de diarrhée aiguë lorsque un individu rejette plusieurs selles par jour, souvent nauséabondes, elles peuvent comporter des débris alimentaires non digérés en raison de l’accélération du transit. Si la diarrhée n’est pas grave en elle même, elle peut entraîner des troubles importants chez les nourrissons, les personnes âgées et les dénutris en raison de la déshydratation qu’elle provoque.

Que manger ?

Chez l’adulte, en bonne santé, une diarrhée banale peut se corriger grâce à l’alimentation :
Diète totale à l’exception de l’eau, tisane, eau de cuisson du riz, cola dégazéifié, thé clair…pendant 6 heures. Ensuite alimentation progressive avec carottes, pommes (fruit) cuites, du riz et des coings.
En cas de diarrhée chronique, il faut éliminer les graisses cuites, les produits laitiers. A éviter de même : les légumes secs, les aliments complets, les fruits ou aliments à graines.
Consommer des fruits secs, des bananes pour éviter les carences en potassium.

ALLERGIE ALIMENTAIRE

Les signes d’une allergie alimentaire sont très variables, c’est la raison pour laquelle une allergie peut passer longtemps inaperçue. Les signes sont isolés ou associés : fatigue, maux de tête, nervosité, vomissements ou diarrhées, rhinite traînante, des signes cutanés de type eczéma ou urticaire, un gonflement au niveau du visage : langue, cou…Ou encore des démangeaisons anales.

Que manger ?

Les responsables : ils sont nombreux, on retrouve pêle-mêle : œufs, poissons, lait de vache, crustacés. Moins souvent : viande (porc), céréales, légumineuses (fèves, haricots…), ombellifères (céleri, aneth, carottes, fenouil, persil), solanacées (pomme de terre, aubergine, tomate), fruits (pomme, fraise, pêche, poire, abricot, prunes, cerises), les agrumes, les oléagineux (cacahuètes, noix de cajou…), certains fruits exotiques comme le kiwi.

PATHOLOGIES CARDIAQUES

Quelle nutrition ?

Dans les troubles du rythme cardiaque, les excitants (café, thé) sont à écarter, ainsi que la consommation de sel (limitée à environ 5 grammes par jour).
En cas d’hypertension artérielle : diminution de la consommation de sel, régime était riche en fruits et légumes, produits lactés maigres, et pauvre en acides gras saturés et en cholestérol.